Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel article de mon défi 2 Astuces par semaines en plus des articles classiques.
La dernière fois, nous avons parlé de la vitesse d’obturation, je vais donc aujourd’hui vous donner une astuce extrêmement simple à ce sujet. Nous allons voir comment éviter le flou de bougé !
Longueur focale et flou de bougé
Comme vous le savez, si vous utilisez une vitesse trop lente par rapport à vos propres mouvements, vous obtiendrez une photo floue, on appelle cela le flou de bougé. Même si vous avez suivi mes conseils dans l’article “comment bien tenir son appareil photo“, vous ne pourrez jamais éviter complètement le flou de bougé.
Or, plus la focale est grande, plus il y a de risques d’obtenir une photo floue. En effet, une grande focale signifie une image très “zoomée”. Or plus on est proche du sujet (par le zoom), plus un léger mouvement correspondra à un grand déplacement du sujet. Je m’explique. Vous pouvez faire le test simplement avec le regard. Si vous regardez un paysage et que vous vous déplacez de quelques centimètres, l’image du paysage ne changera quasiment pas. Par contre, si vous regardez un objet de près, et que vous faites le même mouvement, l’image que vous voyez de l’objet va varier considérablement. C’est exactement ce qui se passe dans le flou de bougé lorsqu’on utilise une grande focale. On est plus près de l’objet, donc un léger mouvement, correspond à une plus grande variation de l’image.
Pour éviter d’obtenir du flou de bougé, il faut donc utiliser une vitesse minimale en fonction de la focale avec laquelle on travaille.
Déterminer la vitesse minimale en fonction de la focale sur un capteur FullFrame
Il existe une règle très simple pour déterminer la vitesse minimum à utiliser pour diminuer les risques d’avoir du flou de bougé. En effet, par exemple si vous photographiez avec une focale de 100 mm, il vous faudra une vitesse d’au moins 1/100s, de même si vous utilisez une focale de 500 mm, il faudra au moins 1/500s. Vous avez compris, 50 mm: 1/50s, 80 mm: 1/80s. Cette règle est valable pour les appareils avec un capteur Full Frame.
Déterminer la vitesse minimale en fonction de la focale sur un capteur APS-C
Par contre, si vous travaillez avec un appareil à capteur APS-C, il faut en plus prendre en compte un crop-factor.
Rappel sur le crop-factor: (également appelé coefficient multiplicateur de focale, facteur de recadrage, facteur de grossissement), c’est le rapport de la diagonale d’un capteur 24 x 36 mm (43,3 mm) à la diagonale du capteur utilisé (par exemple 28,8 mm pour certains capteurs APS-C Nikon). Dans le cas de la photo ci-dessous, le crop factor est de 43,3/28,8=1,5. Le crop factor est utilisé pour comparer le champ de vision de différents appareils avec le même objectif. La multiplication de la longueur focale d’un objectif par le crop factor donne la longueur focale d’un objectif qui produirait le même champ de vision s’il était utilisé sur le format 24 x 36 mm. Par exemple, un objectif avec une focale de 50 mm sur un capteur avec un crop factor de 1,6, donnera le même champ de vision qu’un objectif avec une focale de 80 mm (50 x 1,6) sur le format 24 x 36 mm. En fait, cela revient, à ne prendre d’une partie d’une image de base, comme si on la recadrait en post traitement.
Donc pour calculer la vitesse minimale à utiliser pour éviter le flou de bougé sur les appareils APS-C, il faut utiliser un coefficient multiplicateur en fonction de la marque de votre appareil. Pour les APS-C Nikon, Sony, Pentax, Fuji, il est de 1,5. Et pour les APS-C Canon, il est de 1,6. Vous devez donc multiplier la focale que vous utilisez par 1,5 ou 1,6. Par exemple avec un 200 mm sur APS-C Nikon: 200 x 1,5 = 300. Vous devez donc travailler au minimum à 1/300s pour éviter le flou de bougé.
Prendre en compte la stabilisation
Par ailleurs, il y a un autre facteur à prendre en compte. Ce dernier critère est la stabilisation. En effet certains objectifs ou même certains capteurs sont stabilisés. Cela vous permet de travailler à des vitesses plus basses que celles décrites avec la méthode précédente. Vous pouvez en général gagner entre 2 et 4 diaphragmes de lumière (aussi appelé IL, EV, ou Stop, augmenter ou diminuer de 1 diaphragme signifie multiplier ou diviser par 2 la quantité de lumière qui arrive sur le capteur.). Cela veut dire, par exemple, qu’au lieu de travailler à 1/500s vous pouvez utiliser une vitesse de 1/125s par exemple (quantité de lumière multipliée par 4). Avoir du matériel stabilisé peut-être très pratique notamment dans des conditions de lumières difficiles. Cependant, je vous conseille quand même de vous rapprocher le plus possible de la vitesse déterminée plus haut, même avec un objectif (ou capteur) stabilisé. Vous serez alors certain d’avoir une photo la plus nette possible ;).
Conclusion
Pour déterminer la vitesse minimale à utiliser, pour limiter au maximum le flou de bougé c’est donc extrêmement simple: si vous avez un capteur plein format, vous devez utiliser une vitesse de 1/”la focale”. Et si vous êtes sur un capteur APS-C il est nécessaire de multiplier la focale par 1,5 ou 1,6. Vous utilisez donc une vitesse de 1/(“la focale” x 1,5) ou 1/(“la focale” x 1,6). Si vous possédez un capteur ou un objectif stabilisé, vous pouvez utiliser une vitesse plus faible, mais attention à ne pas la diminuer trop.