Conseils de Photo Animalière – ft. Régis Moscardini

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel article.

Tout d’abord bonne année 2018 à tous ! Pour bien commencer l’année je vous ai réservé une surprise!

Aujourd’hui nous allons parler de photo animalière, et pour cela j’ai invité Régis Moscardini.

Vous connaissez probablement Régis, c’est un photographe animalier professionnel qui photographie dans le Morvan. En 2010, il a lancé son blog Auxoisnature, où il partage des conseils de photo animalière. Depuis son blog est devenu une référence, avec plus de 15 000 inscrits et environ 25 000 visites par mois. Aujourd’hui j’ai donc invité Régis pour qu’il partage avec nous des conseils pour progresser en photo animalière. Voici la transcription écrite de cette interview que vous pouvez retrouver ci-dessus en vidéo.

 

Par ailleurs, vous pouvez accéder au podcast de la vidéo ici:

Appuyer sur play pour lire le podcast, vous pouvez également le télécharger en cliquant ici, faites un clique droit, puis “Télécharger”.

 

Aymeric : Bonjour Régis merci d’avoir accepté mon invitation.

Régis : Bonjour Aymeric, je t’en prie.

Aymeric : comme je l’ai dit, je vais te poser quelques questions pour aider les personnes qui nous lisent à progresser en photo animalière.

Tout d’abord toi comment as-tu commencé la photo animalière ?

Régis : cela n’a pas été un déclic, je ne me suis pas levé un matin en me disant que j’allais faire de la photo animalière. C’est un concours de circonstances qui m’a amené naturellement à m’intéresser à la photo animalière.

J’ai été instituteur pendant près de 10 ans, et la première année j’ai été muté dans un tout petit village du Morvan. Le Morvan est une petite région au cœur de la Bourgogne.

C’est une région très naturelle avec plein de forêt et peu de zones urbaines, pour la nature c’est vraiment très bien. Comme j’étais loin de ma famille, les week-ends j’étais un peu tout seul. Je commençais à m’intéresser à la photo animalière sans avoir de but particulier. J’allais donc dehors avec mon appareil, sans même avoir de téléobjectif, j’avais simplement un compact. J’ai rencontré des animaux, la faune, la flore locale, j’ai commencé à prendre des photos simplement pour avoir de petits souvenirs et pouvoir les montrer ensuite à mes proches. Au bout d’un moment tu te rends compte que le compact n’est pas suffisant, et tu achètes un reflex.

Ensuite tu te rends compte que l’objectif Kit fourni avec le reflex n’est pas suffisant pour de l’animalier, tu achètes donc un petit téléobjectif.

De fil en aiguille, tu te retrouves embarqué, et c’est une belle aventure évidemment, dans une passion qui est la photographie animalière. Ensuite, tu ne peux plus lâcher, ça m’est venu comme ça.

Aymeric : donc tu aimes beaucoup les animaux et la nature

Régis : évidemment, je ne connais aucun photographe animalier qui n’aime pas les animaux, la nature, ce n’est pas possible. C’est toujours un peu cucul de dire ça, mais d‘aussi loin que je me souvienne j’ai toujours aimé les animaux et la nature. Même si cela n’a pas été mon métier et ma formation à la base n’a pas été d’être biologiste, de travailler dans des laboratoires, ou d’avoir par exemple un BTS de gestion de la faune et de la nature. Je n’ai pas ce genre de chose, mais j’ai toujours été attiré par l’environnement naturel. J’aime tous les animaux, que ce soit les sauvages ou les domestiques, j’ai une vraie empathie pour l’animalier.

Aymeric : moi aussi ce que j’aime bien, et c’est peut-être aussi ton cas, c’est de chercher des animaux que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir, traquer des animaux un petit peu rare.

Régis : c’est ça, les humains sont à mon avis tous pareils, on est attiré par ce qui est rare. Parce que c’est mystérieux, comme on je ne le rencontre pas souvent, on ne sait pas si cela existe réellement. Une fois qu’on le voit, on a envie de creuser un peu plus pour voir exactement comment ça se passe. Pour l’animalier c’est vrai également, il existe des animaux un peu rares, qui sont sauvages, et qui existent pourtant réellement chez nous.

Aymeric : oui mais ils sont difficiles à voir.

Régis : Ils demandent effectivement une vraie connaissance et un vrai savoir-faire qui s’apprend. Une fois qu’on arrive à s’approcher de ces animaux, qui ne sont pas fréquents et qui sont farouches, quand on arrive à les voir en vrai, cela provoque des émotions qui sont très fortes.

Aymeric: oui je suis d’accord ça fait quelque chose.

 

Quelles sont, selon toi, les principales qualités du photographe animalier ? Qu’est-ce qu’il faut pour pouvoir faire de la photo animalière ?

Régis : je vais tout de suite essayer de battre en brèche une idée reçue, qui voudrait qu’il faut de la patience, c’est vrai, mais il n’y a pas que ça. Quand je rencontre des gens et que je leur dis que je fais de la photo animalière, 90 fois sur 100 ils me disent « ah tu dois être super patient ». Non, je ne suis pas plus patient que la moyenne. Avant la patience, il y a d’autres qualités qu’il faut avoir.

La première qualité qu’il faut avoir, je mets de côté la passion, qui évidemment est le numéro un, c’est d’être un bon naturaliste.

On peut être le meilleur photographe du monde, le meilleur technicien, maîtriser à la perfection son reflexe, si on n’a aucune connaissance naturaliste, on n’arrivera à rien. Il faut donc être un bon naturaliste, et pour ça, il n’y a pas de secret, il faut s’intéresser à l’animal que l’on souhaite photographier. Il faut se renseigner, lire la littérature spécialisée.

Je prends un exemple au hasard, si j’ai envie de photographier le blaireau européen. Eh bien je dois d’abord, et avant tout, être capable de savoir où il vit, quand il est actif, quels sont ses indices de présence. Il faut le savoir, au niveau naturaliste du terme, c’est quasiment scientifique, il faut connaître les animaux. Il faut connaître tous les animaux que l’on veut photographier, même par exemple la mésange et même les animaux les plus communs, que l’on ne regarde plus d’ailleurs, et c’est un tort. Il faut se mettre dans la peau d’un biologiste, d’un scientifique, même si l’on n’en est pas un, évidemment, il faut se mettre dans la peau d’une personne qui veut étudier, au niveau naturaliste du terme, les animaux.

Une deuxième qualité serait d’avoir un œil artistique. On a tendance au début, et c’est tout à fait normal et logique, de faire des photos que l’on va qualifier de naturalistes. C’est-à-dire qu’il n’y aura pas d’émotion, il n’y aura pas d’ambiance intéressante, ce sera des photos documentaires. Ça peut être bien pour débuter, pour illustrer un dossier par exemple. Cependant ça ne va pas déclencher chez les personnes qui verront la photo, une émotion, et c’est ce que l’on recherche en tant que photographe. Et pour déclencher une émotion, et c’est encore un petit peu cucul, mais c’est vrai, il faut absolument s’imprégner de toute forme d’art, la peinture, la sculpture, avoir des lectures qui vont au-delà de la photo. Donc évidemment, il faut s’intéresser aux belles photographies animalières, on peut par exemple acheter de beaux livres de photos animalières. Mais il faut aller au-delà de ça et aussi regarder de belles photos au sens général du terme et aller fouiller dans l’art en général. Moi au début, je n’étais pas forcément un grand fan d’art. Au fur et à mesure je me suis intéressé à l’art, même si l’art au sens strict du terme n’est pas ma passion, et je vais parfois dans des expos, dans des conférences artistiques, parce que cela nourrit ma matière photographique.

 

Et alors quels seraient les 3 principaux conseils que tu pourrais donner à un photographe qui débute ? Nous avons vu l’émotion qui est la principale recommandation.

Régis : pour arriver à être capable de retranscrire une émotion, il faut s’entraîner à vide. En effet en photo animalière, on est finalement assez peu confronté au moment où on va faire des photographies. C’est à dire qu’on va effectivement attendre, rechercher beaucoup, mais le moment précis où on va déclencher est en fait assez rare.

Le blaireau européen par exemple sera actif toute la nuit, mais ne sera actif sous des conditions lumineuses intéressantes pour le photographe que de manière assez rare, le coucher de soleil ne durant que quelques minutes. Donc si on ne photographie que ces quelques minutes là, ce sera bien trop peu pour progresser. De plus au moment où le blaireau apparaîtra, si on ne s’est pas entraîné avant, on ne sera pas prêt, et l’émotion va nous submerger. On sera excité, peu réactif, on ne saura pas quels réglages il faut faire, et le temps qu’on réfléchisse, on aura perdu la situation intéressante.

Pour éviter cela il faut donc s’entraîner à vide. On peut par exemple s’entraîner avec des peluches. Je le fais moins maintenant, mais avant, je prenais une peluche de mes enfants et je la photographiais. Par exemple si je voulais faire un contre-jour, je mettais la peluche sur une table dehors sur la terrasse. Je faisais mon contre-jour, une espèce d’ombre chinoise où la peluche apparaissait noire, et simplement le liseré blanc, un peu cramé, du pelage tout autour. Cela soulignait la silhouette de la peluche. Je m’entraînais donc à vide. Je répétais cet exercice encore et encore, et le jour où la situation se présentait, je savais faire. On peut dupliquer ce genre d’entraînement à l’infini.

Si je veux m’entraîner à faire un flou de mouvement, par exemple avoir la tête de mon animal nette, mais le corps et les pattes floues pour donner une impression de vitesse, la peluche ne marchera pas. Mais je peux le faire sur un animal domestique, sur mon chat, sur mon chien, sur des vaches, si j’ai la chance d’habiter à la campagne. Les vaches sont un bon support car elles sont un peu farouches, mais elles reviennent car elles sont curieuses. Si on fait quelques pas en avant, elles vont partir en galopant, donc là, je peux tester mes réglages pour du flou de mouvement, mais ensuite elles vont revenir. Je m’entraîne comme ça. Donc, du fait de m’entraîner à vide, quand je suis en face de la situation qui m’intéresse réellement, je sais faire.

 

Quelles seraient les 3 principales erreurs à éviter ?

Régis : Je ne te dirai pas forcément 3 erreurs, mais une erreur qui me vient à l’esprit, si je me remémore quand j’étais débutant; je me revois encore aller sur le terrain sans aucune préparation et en me disant de toutes façons, je rencontrerai bien des animaux. Je suis à la campagne, il n’y a pas de ville, pas d’habitation, je vais forcément rencontrer des animaux. Mais en fait, non. Ceux qui s’intéressent aux animaux le savent très vite, mais les gens qui ne sont pas très au faîte de la photo animalière ne sont pas conscients de cela. Les animaux sauvages dans nos régions, en France, sous nos latitudes, sont très farouches. Ils ont une peur viscérale de l’être humain, c’est ancré dans leurs gènes. Depuis la nuit des temps, on les chasse. Il y a eu l’époque de la chasse préhistorique, maintenant, il y a la chasse loisir, la chasse passion. Il y a en plus toutes les activités humaines qui dérangent les animaux, donc nous, êtres humains, on est le danger numéro 1, en tous cas sous nos latitudes, en France, Belgique, Suisse. Donc, dès qu’un animal sauvage nous repère, c’est fini, c’est mort. Du coup, partir comme ça, dans la campagne avec son appareil autour du cou, sans aucun camouflage, sans aucune précaution particulière, c’est voué à l’échec. Je me souviens les premiers temps, de partir comme ça en me disant, je vais forcément rencontrer des oiseaux, un renard. Je suis à la campagne, il y en a, je vais les voir. Mais, en, fait non, on ne les voit pas. Car eux nous repèrent largement avant qu’on les ait vus et s’enfuient avant qu’on ait eu la chance de voir quelque chose.

Aymeric : Donc il faut préparer ses sorties

Régis : Il faut les préparer, mais il faut surtout être conscient de cette peur viscérale de l’être humain. Une fois qu’on le sait, du coup, on va prendre nos dispositions pour que les animaux nous détectent le plus tard possible. On rentre dans le cœur de la photo animalière, à savoir, être capable de s’approcher de l’animal sans que lui ne puisse nous repérer.

Donc la première recommandation c’est de s’entraîner à vide et la première erreur à ne pas commettre, c’est aller sur le terrain en espérant qu’on va les rencontrer parce qu’on est des gentils photographes et qu’on ne leur veut pas de mal. Ca ne marche pas.

Donc aurais-tu des conseils pour trouver des animaux ?

Régis : Le premier conseil c’est de choisir une seule espèce. Il y a tellement d’espèces en France qu’on aurait envie de tout faire, de s’éparpiller. Le problème, c’est que chaque espèce a des attitudes particulières, des lieux de vie particuliers, propres à chaque espèce. Chaque espèce remplit une niche écologique et chaque niche écologique est différente. En gros, le renard remplit sa niche écologique qui est différente de celle du blaireau. La mésange bleue remplit sa niche écologique qui est différente de celle du rouge-gorge. Pourquoi je dis cela ? C’est qu’en fait, pour chaque espèce, il faut connaître intimement l’espèce. Il faut donc faire un choix. On ne peut pas tout parcourir.

Par exemple, je vais faire le choix de photographier le renard, parce qu’il me fascine, parce qu’il est esthétique, parce qu’il y en a près de chez moi, parce que le photographier prend du temps, mais pas trop. Par exemple avec, deux sorties par week-end, je peux y arriver. Tous ces critères font que je peux photographier le renard. Donc quand j’ai choisi le renard, je vais apprendre tout sur lui. Je vais lire des livres, Wikipédia,… et quand j’en sais plus sur lui au niveau naturaliste, je vais aller sur le terrain.

Fort des connaissances que j’ai apprises dans la littérature spécialisées, je saurai que le renard laisse tel type d’indices sur le terrain. Il laisse des crottes bien en évidence car c’est une façon pour lui de marquer son territoire. Donc si je vois une crotte, sur une pierre, bien en évidence, il y a de grandes chances pour que ce soit un renard. Il va laisser d’autres indices, par exemple des lieux de passages répétés. Typiquement, un chemin de campagne, bordé de haies, si de part et d’autre de ce chemin, on voit des traces de passages répétés dans la haie, le renard peut passer par là (ou d’autres animaux). Il peut emprunter cela. Et lorsque j’ai repéré sur le terrain un lieu d’habitation potentiel du renard parce que j’ai vu des crottes, des trous qui peuvent être un terrier. J’estime que dans cette zone il y a un renard, même si je ne l’ai pas encore vu.

L’étape suivante va être de l’observer. Pour cela, je sais qu’il est actif en début et en fin de journée, donc dès que j’ai un moment de libre je vais aller sur le terrain avec une paire de jumelles me mettre à bonne distance (500 m) de la zone que j’estime potentiellement intéressante. Et là, j’attend set j’observe. Peut-être que le premier soir il n’y aura rien. Ce n’est pas grave. Je reviens encore et encore et peut-être qu’un soir je le verrai.

A partir du moment où je l’ai vu, je sais qu’il est là et je peux aller plus loin et m’intéresser véritablement à la prise de vue. Donc je sais que le soir, systématiquement il arrive dans cette zone là. Car les animaux sont assez cycliques, ils reviennent souvent aux mêmes endroits. Ils ont un parcours, un chemin, assez régulier donc, en gros, il y a des choses qui reviennent. Si on l’a vu à un endroit, il y a des chances qu’il revienne après. Il faut repérer ces endroits et quand tu les as repérés, tu peux commencer à réfléchir à ta photo. Il y a un fond dégagé, la lumière, la direction du soleil couchant est comme cela, donc je peux me positionner ici, et commencer à réfléchir à ta photo.

Une chose très importante si on photographie les mammifères, une première chose à laquelle il faut faire gaffe, avant même la vue et le bruit, c’est l’odeur. Il faut absolument être dans le sens contraire du vent. C’est à dire qu’il faut que le vent amène notre odeur derrière nous par rapport au renard. Si le vent souffle dans le sens du renard, il va sentir les molécules odorantes de notre corps et il va partir. C’est vraiment une règle absolue. Quand j’ai tous ces éléments en tête, je fais mes séances photos et j’y reviens autant de fois que possible.

Aymeric : Donc tu conseilles de se focaliser sur une espèce, de se documenter beaucoup sur cette espèce et ensuite d’aller observer sur le terrain en fonction de ce qu’on a appris.

Régis : C’est exactement ça. C’est un excellent résumé.

Une autre chose qui fait partie des recommandations et des conseils. Il faut se dire que, nous, êtres humains, quand on va dans la nature, on n’est plus chez nous, on est dans l’habitat des animaux qu’on va photographier. Donc automatiquement, on va les déranger. On va laisser notre odeur, des traces de pas, donc on va les déranger. Donc si on les dérange au coup par coup, si je fais une sortie photographie tous les soirs ou régulièrement, j’y reste une heure ou deux et je repars tranquillement, en prenant toutes les précautions, tout va bien. Par contre, il y a une chose à laquelle il faut faire attention, quelle que soit l’espèce qu’on photographie. C’est pour cela qu’il est important de bien connaître l’espèce. C’est tout ce qui concerne les moments de nichée et d’élevage des petits.

Par exemple, dans le cas du renard, mais c’est valable pour toutes les espèces, si je suis un photographe animalier peu scrupuleux et que je veux absolument faire une photographie de renardeaux au terrier et que je m’approche trop car je veux faire un portrait serré, et que je ne prends aucune précaution. Le fait d’être hyper invasif est dangereux pour l’individu. La renarde se dit que l’endroit où elle est est dangereux. Elle va donc prendre ses petits et les mettre ailleurs. Sauf que c’est de l’énergie pour elle et un risque pour elle car elle va transporter ses petits ; donc ça peut être dramatique pour l’individu, pas pour l’espèce en général, mais pour l’individu. Donc il faut vraiment avoir cela en tête, nous êtres humains quand on va photographier, on dérange donc il faut se faire tout petit.

Aymeric : Donc faire attention aux animaux en apprenant à les connaître et les déranger le moins possible.

 

Pour les photographier, recommandes-tu plutôt l’affût ou l’approche ?

Régis : Ca dépend de ton caractère. Idéalement si on met de côté le caractère de la personne, le mieux c’est l’affût. Pour deux raisons. Tout d’abord, c’est comme cela que tu peux avoir les meilleures photos où l’animal a une attitude naturelle car il est sensé ne pas te voir. Je rappelle que l’affût est une petite cachette intégrée dans l’environnement que l’animal ne voit plus ou bien qu’il considère que cela fait partie de son environnement et ce n’est donc plus un problème. Le photographe est dedans invisible, l’animal peut donc vivre sa vie d’animal et a des attitudes très naturelles. Donc pour la photo c’est top et en plus on ne dérange pas ou très peu.

Après vient le caractère du photographe. Si vous avez un caractère qui fait que vous êtes peu capable de rester en place, que vous aimez bouger, être actif, l’approche est faite pour vous. Encore une fois, il y a des règles à respecter, un vrai savoir-faire. Il faut être camouflé, être dans le sens contraire du vent si on fait les mammifères, avoir un bon matériel avec de longues focales car c’est plus dur de s’approcher de l’animal donc il faut pouvoir se rapprocher optiquement. Il y a des contraintes de poids, c’est coûteux et on dérange les animaux car on évolue dans leur lieu de vie dons c’est plus problématique. Mais si on aime bouger, et qu’on a envie d’avoir des choses changeantes, l’approche est bien. Après si ça ne dérange pas de rester assis, parfois pendant des heures et d’attendre que l’animal vienne à nous, l’affût est recommandé.

Aymeric : Donc l’affût, tu es plus discret, tu déranges moins les animaux, donc tu as plus de chances qu’ils soient naturels. Et l’approche pour les personnes qui aiment plus bouger et ne pas rester assis pendant des heures.

Régis : Exactement, mais par contre, la frustration sera plus fréquente à l’approche. Quand on débute en animalier, si vous êtes une personne qui a envie de bouger, d’aller sur le terrain, OK, malgré cela, au début faites un peu d’affût pour enlever toute cette frustration liée à de nombreuses approches loupées. L’affût permet d’avoir des réussites assez rapidement.

Aymeric : Donc l’affût pour les débutants pour ne pas être frustré dès le départ.

 

Pour les débutants, que recommandes-tu comme matériel, le strict minimum pour débuter ?

Régis : Minimum, un trépied, un reflex et au moins un 300 mm.

Aymeric : Oui, je suis d’accord avec toi.

Régis : Un trépied car quand on fait de l’affût, c’est absolument indispensable. Je ne parle même pas de flou de bougé, c’est juste que si tu attends deux, trois heures, il faut que ton appareil soit sur un support. Tu as les mains libres, tu te reposes et quand l’animal est là, c’est bon, tu n’as plus qu’à déclencher. Donc un trépied.

Aymeric : Oui sinon c’est trop lourd.

Régis : Ensuite un reflex, idéalement avec une mise au point rapide, éventuellement tropicalisé. Mais on n’est pas dans des régions avec un taux d’humidité énorme ou de la poussière tout le temps, donc ce n’est pas dramatique s’il ne l’est pas.

Une autre chose qui peut être bien, c’est une rafale rapide. Une rafale à 5-6 images par seconde, c’est très juste et si on fait, par exemple, de la photo d’oiseaux où il faut être rapide. Si je déclenche et que la rafale n’est pas très rapide, j’aurai moins de chances d’avoir une photo intéressante.

Ensuite un téléobjectif. C’est assez vite coûteux. Si on n’est pas sûr d’être intéressé par l’animalier mais qu’on a envie de tester, on peut acheter un 300 mm f/4. Moi c’est ce que j’ai. On l’appelle le couteau Suisse de la photo animalière. Ce n’est pas pour rien. Même si on l’achète et qu’au bout d’un certain temps, on se rend compte que la photo animalière on en fait, mais pas plus que ça; un 300 mm ça peut toujours servir. On peut faire de la proxi-photographie. Si on a des enfants qui font du sport, on peut faire des photos intéressantes, même si l’enfant est assez loin sur le terrain. On peut faire de la photo de rue, même si le 300 mm n’est pas très discret. Dans un spectacle, le fait d’avoir une longue focale permet d’isoler le sujet.

Donc l’idée c’est ça. Un 300 mm f/4 c’est très bien pour l’animalier. Il y a un bon flou d’arrière plan, une bonne ouverture, intéressante pour des conditions de faible lumière et on peut s’en servir pour autre chose que l’animalier.

Aymeric : Donc un 300 mm f/4 c’est très bien, un trépied indispensable, et un boîtier avec une rafale rapide si possible et peut-être qui monte assez dans les ISOs pour photographier le matin et le soir ?

Régis : Oui excellente remarque. Tu as raison. Ca peut être un vrai atout d’avoir un boîtier qui monte facilement en sensibilité. Je reviens sur le blaireau, la lumière commence à être très faible. J’ai mon 300 mm f/4, je suis à pleine ouverture, mais si je veux figer le mouvement du blaireau et que je suis à 1/200 de seconde et que lui traficote au sol pour trouver ses vers de terre, ça va être juste pour figer son mouvement. Alors que si je peux monter en sensibilité à 3200, voire 6400 ISOs, il y aura un peu de bruit, mais, sans plus, je pourrai le retoucher en post-traitement. Alors je peux aller au 1/500 de seconde et c’est très bien.

 

Et pour aller un peu plus loin au niveau matériel, qu’est-ce que tu peux conseiller ?

Régis : Pour le matériel photographique, on peut aller plus loin si on est vraiment intéressé.

Aymeric : un objectif plus lumineux peut-être ?

Régis : Exactement, mais après c’est le budget. Ca explose rapidement. Si on prend un 300 mm f2,8; c’est 3000-4000€, c’est très cher.

Il y a une optique que je recommande qui est le 150-600mm de chez Sigma et Tamron. C’est des gros machins. C’est lourd. Le Tamron 150-600mm, la première version qui est sortie il y a 3 ou 4 ans, est maintenant à moins de 1000€. A 600mm, il ouvre à 6,3, ce qui est un peu juste pour l’animalier, mais en montant en sensibilité, on peut y arriver. Mais pour moins de 1000€, on a un 150-600mm.

Aymeric : C’est très polyvalent.

Régis : Oui, on peut couvrir toutes les situations possibles. A 150 mm on peut faire du paysage, à 600mm, évidemment de l’animalier. Donc si on est intéressé par ça en amateur, un 150-600 mm c’est top. Bonne qualité optique. C’est juste l’ouverture qui est à 6,3. Le Graal, c’est le 500mm f/4, mais, chez Canon et Nikon, c’est 10000€ donc c’est hors budget, même si on peut voir dans le matériel d’occasion.

Aymeric : Après, conseilles-tu du matériel de camouflage en plus du matériel optique? On parlait que se camoufler est important, que peux-tu conseiller pour ça ?

Régis : C’est toujours pareil, on peut aller à fond dans le truc et acheter plein de choses. On peut aller loin dans la démarche. Mais la première chose, c’est de s’habiller dans des teintes neutres. Les animaux, voient pour la plupart très bien, particulièrement les oiseaux. Les mammifères, un peu moins, selon les espèces. Mais ils sont tous sensibles au mouvement et au contraste. Pour le mouvement, c’est simple, il suffit de ne pas bouger. Pour le contraste, déjà avoir des habits neutres. Et les habits de randonnée qu’on trouve dans les magasins, ça suffit. Juste des teintes un peu marrons / vert. Assez sombre, ça va très bien. C’est le minimum.

Après il y a 3 choses à faire pour ne pas se faire repérer par les animaux.

La première, il faut casser cette forme humaine bipède en V inversé qui est rédhibitoire. Donc il faut la casser. Pour la casser c’est simple, il suffit d’être assis. Si on attend assis sur un siège trépied, c’est bon. Il suffit de mettre sur soi et sur son appareil une toile de camouflage de type armée. Ca casse la forme

La deuxième chose il faut absolument éviter que les animaux ne voient nos mains et notre visage. Les mains blanches, le visage arrondi avec les deux yeux de face, ça fait très prédateur. Donc pour les mains, des gants et pour le visage, mettre une cagoule où seulement apparaissent les yeux. On va plus loin dans le camouflage, mais ça marche très bien.

La troisième chose, c’est l’odeur. Il faut ne pas mettre de parfum, ne pas fumer car l’odeur de clop, c’est insupportable. Et puis, il faut éviter de laver les vêtements du dessus. S’ils sont très sales, il faut les laver à l’eau claire pour enlever la boue, …., mais pas de lessive, ni de choses comme ça. Il faut aussi les entreposer dans un environnement …, par exemple, mes habits sont dans une caisse en plastique, vielle, qui ne sent plus le plastique. A l’intérieur, j’ai mis des petites broussailles, des branchages, qui ne vont pas pourrir, mais donnent une odeur naturelle. J’y mets tout et quand je fais ma sortie, je le mets et j’y vais.

Aymeric : Donc faire attention à l’odeur, camoufler la couleur de la peau et casser la forme humaine.

Régis : Exactement. On peut aller plus loin, mais ça, c’est les basiques.

 

Toi qu’utilises-tu comme matériel personnellement ?

Régis : Niveau photo j’ai un trépied et je suis en Pentax. Dès le début, j’ai pris un Pentax, parce pour le premier appareil tu réfléchis un peu, mais tu ne sais pas ce que tu feras dans quelques années. Donc j’ai pris un Pentax, parce qu’à l’époque, en 2007, Canon, Niko, Pentax, étaient quasiment sur la même ligne. Canon, Nikon étaient un peu au-dessus, pas en terme de réputation de qualité, mais en terme de parc proposé. Mais c’était à peu près pareil. Maintenant, la différence est réelle, entre Canon / Nikon et le reste, il y a un vrai monde, en tous cas en terme de parc d’objectifs.

Donc je suis en Pentax K3, qui marche très bien. On est dans l’amateur-expert. Ensuite, un 300 mm f/4, auquel j’ajoute très régulièrement, selon les circonstances, un multiplicateur 1,4. Pourquoi je n’ai pas plus, c’est tout simplement que chez Pentax, il n’y a pas d’autre téléobjectif. Il y a un 560mm qui est assez confidentiel et pas forcément taillé pour l’animalier, et Sigma et Tamron ne sortent plus de montures adaptées pour Pentax. Donc je suis un peu coincé, il faudrait que je rachète tout. Donc, pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Donc une parenthèse, lorsque vous choisissez une marque, choisissez-la, plutôt en fonction du parc optique qu’elle propose qu’en fonction de la réputation car toutes font de belles choses.

J’ai aussi un objectif macro, un 100 mm Macro, un 17-50 de chez Sigma qui est très bien pour le paysage, j’ai un flash déporté dont je me sers peu car pour l’animalier je suis en lumière naturelle. Voilà, c’est à peu près tout ce que j’ai.

Aymeric : C’est déjà bien, il y a moyen de faire.

 

Pour ceux qui sont plus avancés en photo animalière, que recommandes-tu pour faire des photos qui se démarquent, qui ne sont pas simplement des photos documentaires ?

Régis : La première chose, qui est valable pour plusieurs domaines de la photo, comme par exemple la photographie d’enfants, c’est de se mettre au niveau de l’animal. Les animaux sont plutôt des petits gabarits donc proches du sol. Si tu restes dans ta position d’être humain, tu vas être en plongée et tu vas donner à la personne qui regarde la photo l’impression que tu domines l’animal. Donc il est dans une posture de dominé qui n’est pas très esthétique.

En plus, si j’ai mon chat à côté de moi et que je reste debout pour le photographier, le fond sera le sol et il ne sera pas flouté, donc il sera présent donc ce sera moche. Donc il faut se mettre au raz du sol pour être au même niveau que l’animal et donc donner à la personne qui voit la photo de se mettre dans la peau de l’animal et surtout le fond sera éloigné. Donc avec une grande ouverture on aura un fond flouté, ce qui permettra de détacher le sujet de l’environnement.

Ensuite, ce qui va faire qu’une photo va plaire et déclencher l’effet « woaw », c’est l’attitude. La lumière peut aussi intervenir, mais c’est avant tout l’attitude de l’animal. Si tu prends 2 photos de portraits de lapin de garenne.

Si tu as un lapin de garenne, il t’as vu, il est un peu apeuré, mais il reste là parce qu’il est dans l’attente, il ne bouge pas. Tu photographies, ta photo est propre techniquement, le fond est flou. Rien de foufou. Par contre, si tu es bien caché, il ne t’a pas vu, il mène sa petite vie tranquille. Il va picorer les feuilles d’orties, se lever, jouer avec ses congénères, se gratter la tête, … Si tu arrives à choper une attitude d’animal naturelle, tout de suite, tu permets au spectateur de rentrer dans l’intimité de l’animal et là, c’est bon. C’est gagné. Ta photo sort de l’ordinaire, n’est pas naturaliste, déclenche de l’émotion. En plus, tu peux expliquer, déclencher une discussion, en disant, le lapin de garenne joue avec ses congénères, mange ça ou ça, se gratte un peu, c’est un sac à puces… Et ça c’est vraiment intéressant. Donc raz du sol si on peut et attitude de l’animal.

Aymeric : Tu parlais aussi de la lumière. Il faut essayer d’avoir une bonne lumière.

Régis : En animalier, les animaux sont actifs matins et soirs, la lumière est en général plutôt intéressante. Après, on peut tout faire, un contre jour, ça peut être intéressant. Prendre la photographie de la lumière de côté ou qui éclaire l’animal de face. Il n’y a pas de mauvaise lumière. Ca dépend de l’objectif qu’on se fixe. Si je veux faire un portrait où l’animal est bien éclairé pour mettre en valeur son pelage. Si la lumière est de côté ou de face, c’est bon. Si on veut faire un contre jour, on fait un contre jour. La lumière, ça dépend de ce qu’on se fixe comme objectif photographique.

Aymeric : Il faut aussi raconter une histoire avec la photo, je sais que tu le dis sur ton blog, c’est important aussi.

Régis : On revient sur l’attitude. Nous en tant que photographe, qu’est-ce qui nous permet de dire que la photo est réussie ? C’est le temps que va rester la personne devant. Par exemple, si tu montres une photo à des amis et que tu sens qu’il n’y a pas d’intérêt ou qu’ils passent à vite autre chose, la photo n’est pas intéressante. Si tu sens qu’ils y restent du temps, qu’ils regardent. Ca veut dire qu’ils se posent des questions.

Aymeric : Qu’est-ce qui s’est passé.

Régis, Exactement. Il faut que ça déclenche l’imagination. Par exemple une course-poursuite entre deux individus: qu’est-ce qui se passe, pourquoi ils courent, qui fuit qui, est-ce qu’ils jouent, est-ce qu’il y a un affrontement. Peu importe que l’histoire que se racontent les personnes soit vraie ou fausse. Ce n’est pas ça le truc. C’est simplement toi, en tant que photographe qui peut être capable de déclencher l’émotion chez les gens qui voient ta photo. Pour cela il faut choper l’attitude de l’animal. On revient à l’attitude.

 

Qu’est-ce que tu pourrais recommander comme paramètres à quelqu’un qui débute pour maximiser ses chances d’avoir une photo réussie ?

Régis : Ca dépend encore une fois du but photographique qu’on se fixe. C’est l’intention photographique qui va déterminer les paramètres, les réglages, qu’on va faire.

Quand on débute, on a envie de faire des photos bien nettes, bien propres. L’animal est figé; il n’y a pas de flou de mouvement, le fond est flou. Des photos pas fofolles mais bien faites. Pour ça, il faut une grande ouverture pour flouter l’avant plan et l’arrière plan et détacher l’animal de son environnement. Il faut une vitesse assez élevée pour figer le mouvement éventuel de l’animal. Donc, moi, ce que je fais, pour ça, je suis en priorité ouverture. Systématiquement, je suis en pleine ouverture tout le temps, par défaut. Mon réglage c’est pleine ouverture. La sensibilité est sur auto. J’ai découvert assez récemment le mode TAV sur Pentax. En gros, je décide de la vitesse, de l’ouverture et le reflex décide de la sensibilité. Je lui ai donné un plafond. Il ne dépasse pas 6400.

Donc si je veux que l’animal soit figé, je vais choisir ma vitesse, par exemple, 1/500 de seconde, pleine ouverture pour que le fond soit flouté.

Aymeric : Et pour rentrer de la lumière,

Régis : Exactement. Ensuite le reflex gère la sensibilité pour me garantir une bonne exposition.

Si je veux faire une photographie de flou de mouvement où l’animal est carrément flou, on distingue les pattes qui tricotent, même si la tête est floue, c’est pas grave. C’est presque de l’abstrait. Là, je vais baisser ma vitesse, je vais me mettre à 1/50 de seconde par exemple. Pleine ouverture. Le reflex se débrouille avec la sensibilité.

Si ça clignote dans tous les sens, si l’ISO clignote, c’est qu’il y a trop de lumière qui arrive puisque j’ai une faible vitesse, une grande ouverture, et donc il ne peut pas baisser en sensibilité. Alors, je vais fermer un peu, et garder ma vitesse faible. Donc je vais fermer mon diaphragme pour lui faire moins rentrer de lumière et garder une bonne exposition.

Donc les réglages dépendent de ton intention. Ton intention est de figer le mouvement: haute vitesse, pleine ouverture. Ton intention est de faire un flou de mouvement, pour retranscrire la vitesse: vitesse assez faible.

Aymeric : Tu parlais aussi des rafales.

Régis : oui par défaut effectivement. Donc moi par défaut, c’est mise au point automatique (autofocus) et continue, mode rafales, en RAW, pleine ouverture et la vitesse est déterminée selon ce que je veux faire.

Aymeric : Moi j’utilise ça aussi. C’est très bien pour l’animalier.

Régis : Oui et après on ajuste selon ce qu’on veut faire.

 

Aymeric : Bon ben voilà, tu as répondu à toutes les questions que je voulais te poser. Je pense que ça aidera les photographes qui veulent progresser en photo. Pour plus de détails, je les invite à aller sur ton blog (lien dans la description). Je rappelle que c’est le blog auxoisnature.com. Il y a plein d’articles et de podcasts, ainsi que des guides à télécharger. Foncez, vous apprendrez plein de choses.

Régis : Super, merci Aymeric. Il y a plein de choses pour bien débuter en photographie animalière. Ca a été un vrai plaisir de faire cet entretien avec toi.

Aymeric : Pour moi aussi, merci d’avoir accepté cette interview, puisque ton blog est la référence en photo animalière pour moi et, je pense, pour beaucoup de personnes en photo animalière.

Régis : Merci Aymeric.

 

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Merci beaucoup d’avoir lu cette interview ! J’espère qu’elle vous a plu

Je vous retrouve très bientôt dans de nouveaux articles

Aymeric

 

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One Reply to “Conseils de Photo Animalière – ft. Régis Moscardini”

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